Pendant longtemps, j’ai ressenti ce poids de ne pas être comprise — pas entièrement, pas profondément. C’est un désir que plusieurs d’entre nous partagent : celui d’être compris, d’être en sécurité dans la présence d’un autre. Mais ce que j’ai découvert, c’est que ce désir reflète souvent une vérité encore plus profonde : le besoin d’être vue par soi-même.
Comment puis-je m’attendre à ce que quelqu’un d’autre me voie, si je ne parviens pas à me voir pleinement moi-même? Comment puis-je demander une sécurité extérieure si je n’ai pas encore créé ce refuge à l’intérieur de moi? Ce sont des questions qui ont façonné mon parcours de guérison et de libération personnelle.
Récemment, je me suis demandé : « Où est-ce que je ne reconnais toujours pas mes émotions, mon essence, mon enfant intérieur? » La réponse, bien que difficile à admettre, était claire : il y a des parties de moi que je néglige, des sentiments que j’évite et des blessures que je contourne. Et la vérité, c’est que tant que je n’accueillerai pas toutes ces parts de moi, je ne pourrai pas vraiment me connecter à moi-même — ni à quiconque.
Ce chemin de guérison semble parfois étroit, voire solitaire. Ce n’est pas un chemin que beaucoup emprunteront à nos côtés. Mais c’est le mien, et il m’appartient de le parcourir. Et en avançant, je réalise que mon plus grand protecteur, ma connexion la plus profonde et mon guide le plus sûr doivent venir de l’intérieur.
J’ai remarqué à quel point il est facile de projeter à l’extérieur. Il est plus simple de voir les actions des autres que de m’asseoir avec mes propres émotions. Par exemple, il m’est arrivé souvent de demander aux autres : « Pourquoi ne me comprends-tu pas? Pourquoi ne me vois-tu pas? », alors que la vraie question devrait être : « Où est-ce que je ne me comprends pas moi-même? Où est-ce que je ne me vois pas vraiment? »
La vérité, c’est que le monde est un miroir de notre état intérieur. Quand je me sens invisible, c’est une invitation à me tourner vers l’intérieur. Quand je ressens une déconnexion, c’est un appel à me reconnecter à moi-même.
Ce n’est pas un travail facile. Il demande de l’honnêteté. Il m’invite à m’asseoir avec l’inconfort de mes peurs, de mes déceptions et de mes besoins non comblés. Il m’appelle à cesser de chercher la sécurité à l’extérieur et à plutôt la créer à l’intérieur.
J’apprends que me voir signifie permettre à toutes les parts de moi d’exister — l’enfant vulnérable, l’observatrice sage, la guérisseuse, la chercheuse. Cela signifie me poser la question, non seulement : « Qu’est-ce qui s’est passé? », mais aussi : « Comment est-ce que je me sens par rapport à ça? » Cela signifie prendre la main de mon enfant intérieur pendant qu’elle marche dans les rues dangereuses de mes souvenirs et lui murmurer : « Je te vois, et je suis là. »
Plus je me vois, plus je peux m’offrir la connexion et la sécurité que j’ai toujours recherchées. Et à partir de cet espace, je peux ouvrir mon cœur aux autres sans crainte, sans colère, sans les murs que j’ai érigés pour me protéger.
C’est ça, le travail de guérison. Ce n’est pas réparer ce qui est brisé, mais aimer ce qui est blessé, voir ce qui a été caché et devenir entier. C’est créer un sanctuaire à l’intérieur, où je peux me reposer dans mes propres bras et me sentir en sécurité.
Je partage cela parce que je sais que plusieurs d’entre vous marchent aussi sur ce chemin. Si vous vous êtes déjà sentis invisibles, incompris ou en insécurité, sachez que le chemin vers l’intérieur est là où vous trouverez ce que vous cherchez. La connexion que vous désirez commence avec vous.
Alors aujourd’hui, je vous invite à vous poser cette question : « Où est-ce que je ne me vois pas moi-même? Où est-ce que je ne ressens pas mes propres émotions? Où est-ce que je ne m’offre pas la sécurité dont j’ai besoin? »
Les réponses peuvent être difficiles à entendre, mais elles détiennent la clé de votre libération. Et à mesure que vous commencez à vous voir plus clairement, vous verrez que le monde reflète cette vision d’une façon magnifique.
Ce chemin est le vôtre, et il est sacré. Marchez-le avec courage, avec amour et avec la certitude que tout ce dont vous avez besoin est déjà en vous.
Avec amour,
Katiana
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