top of page
Rechercher

Entre gentillesse et vérité : le courage d’être soi

Réflexion autour de la phrase : « Il vaut mieux être gentil qu’avoir raison. »


C’est une phrase qu’on entend souvent, et qui semble sage, bienveillante, pleine de douceur :« Il vaut mieux être gentil qu’avoir raison. »


Elle apaise, elle rassure. Elle invite à l’humilité, à la paix.Mais parfois, elle cache un piège subtil : celui de croire que, pour être gentil, il faut se taire. Qu’il faut s’effacer. Qu’il vaut mieux ne pas déranger… même si cela signifie ne plus être vrai avec soi-même.


Dans cette idée de gentillesse, on glisse parfois sans s’en rendre compte dans l’oubli de soi.On évite de dire ce qu’on pense vraiment.On sourit alors qu’on ressent une gêne.On accepte des choses qui ne nous conviennent pas… simplement pour ne pas déplaire.


Mais ça, ce n’est pas de la gentillesse.C’est de la peur. Et la peur n’est pas l’amour.


L’amour véritable commence toujours par le respect de soi.


Il ne s’agit pas d’imposer sa vérité aux autres. Il ne s’agit pas d’avoir « raison » pour gagner.Mais si je n’exprime jamais mes besoins, mes ressentis, mes limites… alors je m’abandonne.Et à force de m’abandonner, je finis par attirer des situations ou des personnes qui me traitent de la même manière : sans attention, sans écoute, sans soin.


Ce phénomène est courant chez les personnes « de cœur » — celles qui veulent faire le bien, aider, apporter de la lumière autour d’elles. Mais à force de vouloir être gentilles, elles oublient qu’elles ont aussi le droit d’exister pleinement.


Et c’est là que la phrase peut devenir dangereuse. Car parfois, ce qui est le plus gentil, c’est justement de faire ce qui est juste.


Prenons un exemple simple.Tu achètes un produit, et lorsque tu vas le récupérer, tu te rends compte que ce n’est pas ce que tu avais demandé.Deux options s’offrent à toi :

– Tu souris, tu prends le produit sans rien dire, pour ne pas créer de malaise.– Tu expliques calmement que ce n’est pas conforme, et que tu préférerais ce qui était prévu.


Les deux peuvent être dites avec douceur.Mais une seule honore la vérité.


Ce n’est pas une question d’être dur ou cassant.C’est une question d’être sincère, d’être clair, d’être aligné.


La vraie gentillesse ne consiste pas à se taire.Elle consiste à parler avec le cœur.


Et cela demande de la sagesse : savoir quand dire, et quand se taire. Il y a des moments où chercher à avoir raison ne fait que nourrir des conflits. L’autre n’est pas prêt à écouter, et dans ces moments-là, le silence peut être un acte d’amour — pas un silence de peur, mais un silence conscient.


Ce qui compte, c’est la conscience derrière l’action.


Est-ce que je me tais pour éviter d’être rejeté ?Est-ce que je parle pour me relier ou pour dominer ?Est-ce que ma gentillesse vient de la paix… ou d’un manque de confiance en moi ?


Lorsque j’ose m’exprimer depuis un espace d’amour, de calme et de respect, je deviens à la fois vrai et bienveillant.


Il ne s’agit donc pas de choisir entre être gentil ou avoir raison. Il s’agit de choisir l’authenticité avec amour.


Car une vérité dite sans amour peut blesser.

Et un amour sans vérité finit par s’éteindre.

Mais une vérité portée par la douceur…devient guérison.


Et c’est là que réside la vraie transformation.Pas dans le contrôle ou le silence forcé.Mais dans la capacité à être soi, dans la lumière, dans l’équilibre, dans le respect du vivant — en soi, et chez l’autre.


Katiana

 
 
 

Comments


bottom of page